Luxe, calme et volupté, un conte pour l’an deux mille
Luxe, calme et volupté, un conte pour l’an deux mille
Tétralogie fin de siècle (4)



Format :148 x 210 mm
154 pages
18 €


Que n’a-t-on pas dit et prédit, mauvais ou bon, de l’An 2000 depuis que la grande peur de l’An Mil est retombée parce que l’Apocalypse avait du retard ? Pour clore sa tétralogie sur la fin du xxème siècle, l’auteur, matois, a choisi le contre-emploi en exposant son avis par antinomie : du titre à l’histoire contée, tout baigne dans une sorte de féerie du bonheur moderne chez les surdéveloppés. La morale n’est pas sauve... Pourquoi le serait-elle dans un système de vie et de représentation du monde où l’argent achète pouvoir et plaisir, succès à défaut de gloire et apparences là où l’idée de vérité (comme celle de morale) ressemble à une propagande ?
Plus de cynisme ni de dérision dans ce roman-ci, l’ironie libertaire fonctionne au second degré : les gens heureux ont une histoire, une histoire de gentils brigands bien élevés ; leur quête est une “histoire de réussite” (formule traduite de l’anglo-américain) proche de celles que l’idéologie libérale présente comme l’idéal à atteindre, ou à acheter. On peut rire de tout quand on n’a plus de larmes à verser.
Comme l’ancien champion de boxe qui veut réussir un retour afin de prouver, plus à lui-même qu’aux autres, qu’il n’est pas fini, une virtuose du volant de course évincée de son écurie malgré son talent, marginalisée par le milieu, réduite à des expédients a pourtant décidé de gagner un dernier grand rallye. Elle veut sortir en beauté : pour financer ce projet, ainsi que la restauration d’une ancienne abbaye et celle d’un vieux yacht à vapeur, elle vole des voitures de luxe.
Entre Côte d’Azur et Riviera, de Genève à Monaco, avec ses amis dont un fils de famille, ex-victime, rallié à sa cause, à grand vrombissement de moteurs de voitures et motos de course ou de grand tourisme, elle joue son dernier pari. Le suspens impose de n’en pas dire plus. La pirouette, bien sûr, est finale.